Ci-dessous l’article de Ouest France du 20 Avril 2020
Elles sont trois ou quatre copines, qui font de la couture régulièrement pour des actions solidaires à Saint-Brieuc. En pleine pénurie de masques, il ne leur a pas fallu longtemps pour se rendre utiles. « Un copain du comité de quartier de Robien m’a demandé si je ne pouvais pas en faire pour les employés du réseau de magasins pour lequel il travaille. Sa femme est employée à l’hôpital. Ensuite, le comité intercommunal d’action sociale m’a fait appel aussi pour les salariées qui vont à domicile… » Annette égrène les premières demandes qui lui sont parvenues.
18 volontaires ont cousu des blouses pour l’hôpital
Aussitôt, Françoise, Jeanine, Babeth, Odile se sont retrouvées à coudre les premiers masques. Comme une boule de neige, le petit groupe a grossi. Les Petites mains – c’est leur nom – d’autres quartiers de Saint-Brieuc ont fait tourner leurs machines à coudre : Les Villages, Cesson, La Ville Hellio, et ailleurs… Certaines sont à Trégueux, Ploufragan ou Plérin.
Celles qui ne savent pas, ou ne souhaitent pas coudre, coupent. « On est vite tombées en panne d’élastiques. On a appelé Emmaüs qui nous en a trouvé 40 m », se souvient Annette.
À Emmaüs, Yvette, une compagne de la communauté, a cousu 50 superbes masques qui ont été envoyés à l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes de Broons. Les petites mains en ont réalisé pour les commerçants de la Croix-Lambert, pour une entreprise de pompes funèbres, pour les commerçants de Trégueux…
À son tour, l’hôpital Yves-Le Foll a fait appel à leur réseau, afin de coudre des surblouses jetables pour les soignants. « Pour y répondre, on a renforcé le groupe et trouvé 18 volontaires en une semaine. Maryvonne y a passé tout son week-end de Pâques », apprécie Annette.
250 m de tissu ont été répartis et le groupe vient de réaliser 150 surblouses, à ajouter aux 250 masques déjà créés.
« On se rend utiles »
Et les Petites mains sont toujours prêtes à continuer à répondre à des demandes « de professionnels qui ont besoin de se protéger au travail », explique Françoise.
« Ces masques sont magiques pour ceux qu’ils protègent, mais ils le sont pour nous aussi. Humainement, ça nous apporte une grande richesse et ça nous permet de rendre à la société ce qu’elle nous a donné », témoigne Jeanine. « Comme on ne peut pas aider en soignant, on se rend utile en donnant du temps puisqu’on en a », ajoute Françoise.
« Ce réseau ne s’arrêtera pas comme ça. Le plaisir de ses membres prouve que la solidarité est plus forte que l’entre soi », observe encore Annette.
Contact : tél. 06 86 42 28 45.