L’article du Télégramme paru le 2 Mai 2020
Masques, surblouses : un réseau de petites mains à l’ouvrage à la Croix-Saint-Lambert.
Dans le quartier de la Croix-Saint-Lambert, un petit réseau de solidarité a vu le jour pour coudre des masques et des surblouses. Un groupe de bonnes volontés réuni sous le nom des Petites mains solidaires, forcément très sollicité.
« Pendant le confinement, il y en a qui ont rangé leur maison. Chez moi, entre les bobines, les mètres de tissus, les ouvrages en cours, y’a du bazar partout ! », lance Annette Dumanois, habitante de la Croix-Saint-Lambert, par ailleurs présidente du comité des quartiers. Et pour cause, elle fait partie du groupe des Petites mains solidaires qui a vu le jour à la Croix-Saint-Lambert, ces couturières mobilisées à la faveur des nombreuses demandes de masques.
Plus de 200 surblouses pour l’hôpital
Au départ, il y a une bande de copines qui ont l’habitude de coudre pour Emmaüs ou la Cimade, et qui prennent des cours de couture ensemble. Puis, très vite, le bouche-à-oreille a produit ses effets : « Le groupe s’est étoffé avec les conjoints, les voisins, les amis et plus ». Résultat, il compte une vingtaine de participants, de la Croix Saint-Lambert, de Ploufragan, Trégueux, Cesson, Plérin… Rien de trop, compte tenu des sollicitations : « Pour les commerçants du quartier, des pompes funèbres, et l’hôpital qui nous demandait 1 000 surblouses ! » Résultat, quelque 220 surblouses et 200 masques ont été remis. « Et on continue ! », appuie Annette Dumanois.
Système D et entraide
Chacun travaillant de chez soi, bien sûr, il a fallu coordonner le tout. Pour se parler, les messageries de groupe ont été très utiles. « Pour les déplacements, on s’est fait des laissez-passer un peu spéciaux de transmission de matériel ! ». Une panne d’élastiques ? Un petit mot déposé par Annette Dumanois dans les boîtes aux lettres du quartier lui a permis d’en collecter 100 mètres ! « Tout le monde aide, c’est génial ! ».
Par ailleurs, observe-t-elle, « ce qui est marrant, c’est que des gens qui ne savent pas coudre ont voulu nous rejoindre. Ça montre bien la solidarité qui peut exister. On voit que ça fait du bien à chacun et cela permet d’être un peu ensemble malgré tout ».
Un atelier en soutien aux besoins de la Ville ? « Au-delà de l’aide certaine apportée, c’est un réseau nouveau qui s’est mis en place et qui ne s’arrêtera pas comme ça », analyse Annette Dumanois. Elle a déjà une idée pour la suite, à partir du 11 mai. Celle d’organiser, sous l’égide du comité de quartier, un atelier de couture pour continuer la confection de masques. « J’ai ouï-dire que la Ville parle de faire travailler les réseaux locaux pour s’assurer qu’il y en aura suffisamment. On pourrait y contribuer et ça remettrait un peu les gens en route après le confinement ». L’idée est lancée.